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Dessin animé

 Prendre le Temps 

Des fresques Pompéienne de Pluton dévorant ses rejetons à la croix de Malte d'un projecteur 35mm, les moyens humains de représentation du temps m'ont toujours captivé. Et quelles mises en œuvre ! Saisir, puis livrer l'essence du devenir constant résume sans doute l’objet le plus archaïque de mon questionnement et le sentier ponctué de cailloux duquel, bon Poucet, je ne me détourne pas.

Il me semble que déjà j'étais enclin à la nostalgie en préau de maternelle, que l’intuition soutenue de perte de quelque chose de soi m'y avait durablement perturbé, avant de concéder à cette perte le renouveau qu'elle appuie en vassal diligent. Psychogénéalogie et éthologie m'ont plus tard enseigné qu'il arrive à la nostalgie d'alimenter les neurones synaptiques du fœtus comme nous sustenterait le glucose d'un cathéter. Foudre de Jupiter mettant à mal Pluton, son origine précéderait cette fois nos tréfonds. Quoi qu'il en soit, pour paraphraser l'oncle Arthur, mon monde n'est qu’une représentation. Le temps n'étant qu'espace pour cousin Albert, sa transcription en sera de même . Par conséquent, d’autant que tout est support et que je m'intéresse aux multiples voies d'expression (plusieurs cordes à mon arc, plusieurs dents à ma fourche), je me suis tout naturellement aiguillé vers le dessin animé car j'entends faire honneur à grand-père Léonard pour mon ouverture d'esprit très quadrocento !

Or il faut bien admettre que rendre fluide une action n'est pas élémentaire. Dès le premier pas dans l'obscur univers de l'animation, je me suis heurté à cet obstacle qui rebuta plus d'un non initié. Fort heureusement, j’avance éclairé en me référant de mémoire à l'excellent ouvrage de Richard Williams, créateur de Roger Rabbit en visite il y a peu au festival d'Annecy. Axiome essentiel : un mouvement s'imprime dans le cerveau par des postures-clé qu'on pose a priori, avant de recouper la scène avec des notions de rapidité d'action entre chaque image-clé. (Là se joue l'interprétation). Afin de sceller dans ma mémoire cette méthode de fabrication, je ne peux m'empêcher de tirer des parallèles. D'abord, avec un travail de composition sur Guitare Pro : une barre chronologique rappelle quelque chose d'une portée. La fluidité sera rendue par cette durée qu'un musicien appellerait un "bon tempo", associé à des images-clé fortes que l’interprète nommerait des accents. Le résultat de l'équation octroyant avec un peu de chance ou de savoir faire "un groove". Dans le montage vidéo numérique, la démarche bien que virtuelle est identique. L'idée du temps se structure par une frise chronologique dont la longueur renseigne d'un coup d’œil quant-à son étendue. L'espace, une fois encore, définit le temps. Vive tonton Einstein! En poussant vers l’avant notre métaphore qui aurait plu cette fois à Esenstein, le montage par superposition de frise chronologique ramènerait à l'idée de mondes parallèles, puisqu'on travaille dans un présent sur plusieurs espaces-temps. On evisagerait alors l'usage du ralenti ou du flash-back comme une sorte de panorama cosmique sur différentes dimensions quantiques... Bref, réservons ces quelques perspectives délirantes pour un futur scénario invitant à une bonne adéquation entre le fond et la forme (un dessein de plus à verser au crédit du trop plein).

Trêve de délire, voilà en infra le découpage et la construction d'images clé et leurs intervalles dont je n’ai que trop papoté.

 projet.jpg

Dessin artisanal image par image sur des calques et l'écran d'un moniteur pour table lumineuse. Ce n'est pas du cellulo mais ça devrait fonctionner tout pareil. Je pense créer la séquence animée en compilant Photoshop et Premiere. Je n'ai pas encore défini la meilleure méthode. Le problème d'un caméscope Sony en prise image par image, c'est qu'il prend plus ou moins six images, ce n'est donc pas stable d'un point de vue temporel et je risque de perdre la maîtrise du rythme.

 

 

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